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La langue tibétaine

» La langue tibétaine

Je n’entamerai pas ici une présentation phonologique, grammaticale ou linguistique de la langue tibétaine mais je souhaite juste que le lecteur réalise l’étendue des disparités entre les différents dialectes tibétains. Pour ce faire je m’appuie sur les publications de Nicolas Tournadre.

Si la langue écrite est partagée par tous sur le haut plateau tibétain il n’en va pas de même de la langue parlée.

Effectivement comme le dit le proverbe tibétain « བླ་མ་རེ་རེར་ཆོས་ལུགས་རེ་རེ་ཡུལ་སྐད། ལུང་པ་རེ་རེར་ཡུལ་སྐད་རེ་རེ།  » Chaque Lama a sa religion et chaque région son dialecte. Autrement dit il existe de très nombreux dialectes tibétains. Pour mieux réaliser la diversité de ces dialectes je vous invite à regarder cette vidéo très explicite.

 

Tous ces dialectes ont une même origine qui est le tibétain littéraire ancien. C’est au fil des siècles et des centaines de kilomètres qui séparent les différents groupes de populations tibétaines que les dialectes sont progressivement apparus. La différenciation dialectale a plusieurs conséquences pratiques : la première est l’absence d’intercompréhension ou la difficulté à communiquer pour des locuteurs originaires de régions diverses. La seconde est la possibilité d’identifier l’origine des locuteurs dès qu’un inconnu se met à parler.

Il y a moins de 8 millions de tibétophones dans les cinq pays qui couvrent l’aire culturelle tibétaine (Chine, Inde, Népal, Bhoutan, Pakistan) mais cette aire géographique est immense. On dénombre ainsi environ 220 dialectes dont voici les principaux : amdo, kham, hor, ü, phänpo, tsang, kongpo, dhagpo, lhobrak, tö, kyirong, thewo, choni, zhonggu, khalong, dongwang (Chine) ; sherpa, jirel, dolpo, lopa, humla, lhomi, mugu, nubri, tseku, walungchung gola, kyirong, kagate, tsom, yolmo, langtang (Népal) ; balti (Pakistan) ; ladakhi, purik, lahuli, spiti, nyamkat, dränjong ou sikkimais (Inde) ; dzonkha, chocha-ngacha, bjokha, brokkat, lakha, laya (Bhoutan). 

On répartit parfois tous ces dialectes en 25 groupes entre lesquels l’intercompréhension est impossible est on peut alors parler pratiquement de 25 langues distinctes.

En Chine c’est aujourd’hui la langue dite standard (basée sur le dialecte de Lhasa) qui sert en quelque sorte de lingua franca pour les communications officielles.